Amazing Grace est l’un des chants chrétiens les plus connus en Grande Bretagne, en Irlande et aux Etats-Unis. En français, le titre est traduit de différentes façons, dont aucune ne semble s’imposer : la grâce ou le pardon, qualifié d’extraordinaire, de surprenant, de merveilleux…

L’auteur des paroles est un certain John Newton. Il est né à Londres, le 24 juillet 1725. Il n’a que 7 ans lorsqu’il perd sa mère sans que cette dernière, très pieuse, n’ait eu le temps de lui inculquer quelques rudiments religieux. Son père l’inscrit dans une école privée. Mais, têtu et indiscipliné, il en est renvoyé. A 11 ans il embarque à bord d’un voilier marchand commandé par son père où il apprend le métier de marin. Son père parti à la retraite, il s’engage dans la marine militaire. Ne supportant pas la rudesse des conditions de vie il déserte. Rattrapé, fouetté et rétrogradé il parvient à quitter l’armée en s’engageant dans le commerce de la traite des noirs.

Ses bons états de service lui valent alors d’être nommé capitaine et de prendre le commandement d’un navire négrier en 1748. Le 10 mai 1748, pris dans une violente tempête sur le chemin du retour, il croit sa fin arrivée. Mais navire et équipage s’en sortent miraculeusement.

John Newton pense avoir été touché par la grâce ce jour là. Dieu lui a envoyé un message lui faisant prendre conscience de l’être misérable qu’il était et lui offre de se racheter. Il continue néanmoins quelques temps la traite des noirs prétendant traiter humainement les esclaves dont il a la charge. Il fait la connaissance d’un prêcheur évangéliste et étudie le grec et l’hébreu. Après une grave maladie en 1755, il doit définitivement renoncer à prendre la mer et décide, fort de la grâce qui l’habite, de devenir prêcheur. Après beaucoup de persévérance, ce n’est qu’à sa 6ème tentative que sa requête est enfin acceptée et qu’il est ordonné pasteur de la paroisse d’Olney et ses environs (Buckinghamshire).

Ses services très appréciés connaissent un succès populaire croissant. En 1767 il se lie d’amitié avec le poète William Cowper qui l’aide à préparer sermons, cantiques et hymnes religieux du dimanche. On pense que John Newton écrivit Amazing Grace en 1772 à Kineton (Warwickshire) en basant ses réflexions sur l’Ancien testament chapitre 17 versets 16 et 17 et sur son expérience de l’esclavage. Il aurait utilisé pour la première fois ce texte pour son sermon de la Saint-Sylvestre 1772. John Newton continuera de prêcher jusqu’à la fin de sa vie alors même qu’il était devenu aveugle. Il meurt à Londres le 21 décembre 1807.

La mélodie de cette chanson n’est pas composée par John Newton. Les paroles ont tout d’abord été chantées sur de nombreuses autres mélodies avant d’être définitivement accolées à la mélodie qui est celle d’un vieil air irlandais ou écossais ou encore du folklore américain. Selon certaines sources elle aurait même été empruntée aux esclaves noirs eux-mêmes et serait d’origine sud-africaine. De ce fait, le groupe zoulou Ladysmith Black Lambazo la chante en 2007 pour partie en anglais, pour partie en langue zouloue.

Chant religieux anglican à l’origine, puis protestant (il est caractéristique dans ses paroles : la rédemption est toujours possible), sa mélodie est reprise avec d’autres paroles (Gloire à Toi qui était mort, Gloire à Toi, Jésus) dans la liturgie catholique, en anamnèse (mémorial après la consécration).

Il est devenu l’hymne des défenseurs de la liberté et des droits de l’homme, toutes religions confondues. C’est aussi l’hymne national des indiens Cherokee.

Le succès du negro-spiritual provoque également une renaissance de la mélodie de l’Amazing Grace dans le domaine de la musique celtique. C’est un des airs les plus joués à la cornemuse et il est notamment enregistré par les Royal Irish Rangers et le bagad de Lann-Bihoué.

C’est une chanson renfermant des paroles d’une poésie et d’une profondeur indescriptibles. Les voici avec leur traduction :

Amazing grace how sweet the sound

Incroyable miséricorde ! Qu’elle est douce la voix

That saved a wretch like me

Qui sauva le pauvre type que j’étais

I once was lost but now I’m found

J’étais perdu et maintenant je suis sauvé

Was blind but now I see

J’étais aveugle et maintenant je vois

T’was grace that taught my heart to fear

Cette miséricorde qui m’avais appris à avoir peur

And grace my   fear relieved

M’a libéré de mes peurs

How precious did that grace appear

Ce pardon m’est apparu si précieux

The hour I first believed

Le jour où j’ai cru pour la première fois

When we’ve been there ten thousand years,

Alors que nous avons été là 10000 ans

Bright shining as the sun ;

Illuminés par le soleil

We ‘ve no less days to sing God’s praise,

Nous avons toujours autant de jours pour chanter la gloire de Dieu

Than when we first begun

Que le jour où nous avons commencé

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